jeudi 4 décembre 2008

DELACROIX, Ferdinand-Victor-Eugène

Ferdinand-Victor-Eugène Delacroix naît le 26 avril 1798 à Chareton Saint-Maurice, tout près de Paris. Sa mère est d'origine allemande et de la même famille que l'ébéniste de Louis XV et de Louis XVI. Comme son mari était malade et incapable de remplir son devoir conjugal au cours de la période de sa création, on attribue sa paternité au Prince de Talleyrand, grand séducteur et Premier Ministre, qui fût à l'étranger en mission au moment de sa naissance. Il protégea l'artiste au début de sa carrière. L'homme qu'il connut comme père, par contre, mourût alors qu'il n'avait que huit ans. Sa mère et lui s'installèrent à Paris. Le jeune Eugène fréquenta le Lycée Impérial où il exprima dès lors son talent pour le dessin et la peinture. Il fréquenta les peintres et les musées, copia les grandes oeuvres pour en déceler leur secret. Il sera toute sa vie divisé entre son désir de suivre la tradition et celui de questionner ce qui est réel, mais cette tension est la source de sa modernité. Elle exprime cette dualité en lui, celle où il fait parti des cercles et des salons qui assurent sa place d'artiste, et celle, cachée, l'abysse noir, irréconciliable et sans fond que l'artiste exorcise en transposant sa créativité. Cette dualité qui a peut-être pris naissance dans son ascendance double et trouble. En 1832, il fera un long voyage au Maroc qui le transformera à jamais: la lumière, la couleur, la simplicité du quotidien, la richesse des textures, les moeurs plus authentiques, plus voluptueuses. Il les instillera dans ses compositions, recherchant la vibration et la magie des couleurs et de la lumière, le sens du naturel, de l'émotion telle la violence et la sensualité.

J'ai choisi cette scène qui, sans en connaître le vrai sujet, m'a paru être fort abusive. Des femmes tuées, torturées, saoulées, dévêtues, sur le point d'être violées, par des soldats, alors qu'un esclave noir voit au soin des chevaux affolés, qu'une esclave fait le service semblant indifférente à tous ces ébats, qu'un chef ou monarque regarde la scène, boudeur, retiré et en colère. Le lit est majestueux avec des têtes d'éléphants aux pieds et est entouré d'autres couches plus petites. On semble être dans une grotte aménagée car on y trouve un âtre sculpté dans la pierre. Et des singes lèchent les restes d'une urne renversée. La mort de Sardanapale (1827) met en scène un homme chargé de gouverner Babylone qui a voulu défier son frère, le roi, cultivé et peu belliqueux. Devant cet affront, le roi attaqua Babylone et lorsqu'il sentit la défaite approcher, Sardanapale décida de mourir avec ses esclaves, ses favorites et ses chevaux et d'incendier son palais. Mais sous les mots de Delacroix lui-même, cela donne: « Les révoltés l’assiégèrent dans son palais... Couché sur un lit superbe, au sommet d’un immense bûcher, Sardanapale donne l’ordre à ses eunuques et aux officiers du palais d’égorger ses femmes, ses pages, jusqu’à ses chevaux et ses chiens favoris ; aucun des objets qui avaient servi à ses plaisirs ne devait lui survivre. » Ce sujet est fort ambitieux et complexe... Deux choses me viennent simplement: le lit - un bûcher? et les boissons - du poison? y aurait-il une autre symbolique, un autre niveau de sens ici?



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