vendredi 5 décembre 2008

GAUGUIN, Paul

Dans les grandes lignes: Paul Gauguin est né à Paris le 7 juin 1848 dans une famille de la moyenne bourgeoisie. Héritier de la même force de caractère et de l'idéalisme de ses ascendants, tels sa grand-mère morte avant sa naissance, Flora Tristan, auteure de livres de socialisme et d'art, et son père, collaborateur au National, l'organe du parti radical, mort en exil alors qu'il n'avait que quatre ans, Paul Gauguin connût une jeunesse relativement tranquille et aisée entre Paris et le Pérou. À seize ans, la fortune de son père disparue, il s'engage comme matelot, voyage autour du monde et trime dur. Il lui arrive de dessiner pour passer le temps mais sans plus. Tout son temps, il absorbe la diversité, la couleur, les expériences, les gens, les cultures, mais il croit qu'il ne pense à rien. À la fin de son service, il revient vivre à Paris où il se lance dans les affaires de la Bourse. Ce monde cérébral dépourvu d'humanité l'incite-t-il à déverser ses souvenirs, ses envies, son côté passionnel sur quelque chose qui puisse garantir un temps privilégié pour rêver, pour créer un équilibre dans sa vie? Il devient rapidement avide d'apprendre tout sur l'art en courant cours, consultations des maîtres contemporains et musées. Ses premiers essais sont naturalistes. Mais comme la source de toute émotion n'est pas à la surface des êtres et des choses mais qu'elle réside dans les profondeurs, il cherche son propre style. Son métier interférant trop souvent avec ses élans, il l'abandonne en 1883: années de luttes sans merci, d'efforts terribles, de désespérances et d'ivresses s'en suivirent. Très tôt son talent apparaît supérieur, vigoureux, volontaire, presque farouche, et charmant avec cela, sensible. Lui-même est, par contraste, un grand inquiet, jamais satisfait, habité par des élans confus et vagues. Il cherche à voir dans sa peinture des formes plus abstraites, plus hermétiques. Il a besoin de solitude. Il part pour la Martinique en 1887 et y vit cinq mois. Il en revient avec la fièvre jaune qui exige des mois de rétablissement, et une série de toile qui révèle qu'il a trouvé son style, sa force. C'est par un appel semblable qu'au début juin 1891, il met le pied à Papeete à Tahiti où il restera deux ans. Il revient à la mère patrie sans le sou et accablé par toutes sortes de vicissitudes. Il retournera à Tahiti en 1895 pour ne plus jamais en revenir. Solitaire, endetté, malade, dépressif, bien que soutenu par de fidèles mécènes, il est en confrontation régulière avec les autorités de l'île. Il mourra d'une crise cardiaque suite à une prise de morphine aux Marquises le 8 mai 1903. Sa vie aura été parsemée de femmes, de drames, de gains et de pertes... mais aussi d'un incontournable héritage. Gauguin est représenté dans tous les grands musées ; celui d'Orsay conserve un bel ensemble du maître. Un Musée Gauguin inauguré à Tahiti en 1965 contient de nombreux documents sur l'artiste. Une importante rétrospective a été présentée à Washington au National Gallery of Art, 1988 ; à Chicago au Art Institute, 1989 ; et à Paris au Grand Palais, 1989.

La pièce dénudée et dans l'ombre, un portrait ou une fenêtre au mur montrant un temps fort ensoleillé apparemment inhabité, l'air triste et lourd de la dame qui se berce. Ce qui frappe, est sa nature qui correspond au soleil en contradiction avec son corps prostré vêtu jusqu'au cou... pour ne pas montrer sa nudité... pas une habitude primitive certes... mais implantée par le catholicisme... Un nuage noir au-dessus de sa tête?



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