samedi 6 décembre 2008

KRZIS-LORENT, Frédérique

Frédérique Krzis-Lorent est née à Rouen. Diplômée d'Architecture D.P.L.G. en 1982, elle a peint tout au long des dix années où elle a pratiqué son métier. Elle a peint afin de transposer ses problèmes intérieurs à l'extérieur, un soutien vital à une démarche thérapeutique, cathartique. La peinture lui a permis de se redécouvrir, de retrouver sa voix et d'occuper son espace. Elle a matérialisé symboliquement ses états d'âme: toiles crevées par un couteau, cimentées, tracée par les empreintes du corps, gravées d'un alphabet imaginaire, etc... Puis, c'est la femme qui est devenue son thème central exprimant l'effort, la difficulté à avancer par des drapés lourds, des positions couchées. Cherchant à exprimer les formes qu'elle conçoit en tant que féminité, elle a fait des dessins destinés au textile qui sont devenus malgré elle des toiles. Elle avait fait de sa fascination son art. Ayant compris qu'elle trouvait là la voie de se libérer de souffrances et voulant le partager, elle a acquis un diplôme d'intervenante spécialisée en Art Thérapie en 2000. Elle recherche toujours à ne faire qu'une avec son pinceau explorant des thèmes tels les sièges, les plantes et la femme. Elle aime l'humour aussi, la drôlerie, toujours en quête de ce sourire reflétant le bonheur auquel elle aspire. Impressioniste, fauve, baroque, fonctionaliste ou minimaliste, on trouve de la grâce et de l'élégance à ses silhouettes.

Assise au-dessus de rien... de quelques traces fragiles, incongrues, laissant son personnage en suspension, elle-même fragilisées ainsi... flottante et vaporeuse dans sa féminité, puisqu'il faut bien composer avec les événements! Je trouve que dans ce moment en apparence figé dans le temps, il existe une certaine mouvance... une mouvance intérieure... un shift, une passation des armes d'une épaule à l'autre... La luminosité rappelle la soie frivole... mais ne pas y voir plus qu'une invitation à mot couvert. Devenue objet par le désir de l'autre, taire ses peurs d'un asservissement, adopter l'attitude de conquistador... et tenter de vivre son bonheur fragile... On sent les blessures à peine cicatrisées... J'aime pour toutes ces contradictions...

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