Il m'est arrivé à quelques reprises lorsque j'étais petite de croiser par inadvertance des gens qui se rencontraient chaleureusement, illicitement, clandestinement dans un champ, un bois, ou un parc, sans comprendre la surprise, les rires étouffées, les excuses, les mouvements rapides vers leurs vêtements éparses ou encore pendouillants deci delà à un bras, une jambe... mais je n'ai jamais perçu de honte. Je n'y voyais rien non plus, habituée à la nudité qui était une «denrée» quotidienne dans l'entreprise de conditionnement physique de mes parents. Dans ma famille élargie, plus catholique que le pape peut-être, tout était tû, caché, nié, réprimandé et fait derrière des portes closes sans un bruit, à la noirceur... Nous ne pouvions en parler ni l'évoquer mais nous ne devions surtout pas être complexées de notre corps... Messages mixtes complexes à démêler. Cela me fait observer qu'il y a longtemps que j'ai surpris quiconque... Tout est ouvertement là, à la vue et au su de tous, ou tout est monneyé, plus rien de vraiment intime dans la nature... du moins, en ville!
lundi 8 décembre 2008
ZORN, Anders
Il m'est arrivé à quelques reprises lorsque j'étais petite de croiser par inadvertance des gens qui se rencontraient chaleureusement, illicitement, clandestinement dans un champ, un bois, ou un parc, sans comprendre la surprise, les rires étouffées, les excuses, les mouvements rapides vers leurs vêtements éparses ou encore pendouillants deci delà à un bras, une jambe... mais je n'ai jamais perçu de honte. Je n'y voyais rien non plus, habituée à la nudité qui était une «denrée» quotidienne dans l'entreprise de conditionnement physique de mes parents. Dans ma famille élargie, plus catholique que le pape peut-être, tout était tû, caché, nié, réprimandé et fait derrière des portes closes sans un bruit, à la noirceur... Nous ne pouvions en parler ni l'évoquer mais nous ne devions surtout pas être complexées de notre corps... Messages mixtes complexes à démêler. Cela me fait observer qu'il y a longtemps que j'ai surpris quiconque... Tout est ouvertement là, à la vue et au su de tous, ou tout est monneyé, plus rien de vraiment intime dans la nature... du moins, en ville!
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ZHU, Yi Yong
Tant d'aspects de cette photo me semble familiers: la joie communicative de l'expression de l'homme, le regard inquisiteur de l'enfant qui tient en place adroitement le fil rouge. Ce sont des aspects universels de l'humain. Mais je ressens aussi une vague crainte car ces humains-là, d'une culture qui ne m'est pas familière, détiennent peut-être un pouvoir de se renouveler que la génération des miens n'a pas... eux en émergence, nous en obsolescence... et c'est la balance du monde qui pourrait bien changer...
Le nombre. La jeunesse. Têtes et pieds nus. Le mur. La brèche. Et le reste est confus.
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ZHENG, Zhi Yue
Cette jeune tibétaine a le regard inquisiteur de n'importe quel enfant intelligent, confiant et méfiant à la fois. En examinant ce portrait, l'on retient une information intéressante et colorée d'une culture, qui de mon point de vue nord américain m'est étrangère. Elle donne à cette toile un intérêt particulier. Mais au-delà de l'innocence et de la curiosité, il y a quelque chose d'impudique dans ce regard, du sien comme du mien. Mon regard de parent voit la possibilité de contamination. Ce n'est pas ce que je voie qui me préoccupe, mais ce dont cette enfant est témoin. Les enfants absorbent tout comme des éponges... et tout ce qu'on absorbe détermine ce que nous sommes. C'est l'artiste chinois qu'elle examine ainsi. La culture tibétaine est en danger d'être éradiquée par la contamination de sa descendance face à l'hégémonie chinoise. Je dis contamination parce que ces nouvelles informations que l'enfant recueille sont invasives et affectent son identité. À l'artiste qui a peint ce tableau, je peux dire qu'il a créé une oeuvre merveilleuse. Mais la nation dont il est issu est responsable d'une contamination qui nous laissera tous appauvris, qui laissera les générations tibétaines à venir dans la confusion, coupées de leurs racines, de leur histoire, anonymes et diffus. Ultimement tout est changement. Mais qui nous le signifiera si les symboles d'un peuple qui avait pour culte la sagesse, la connaissance de soi et la paix se trouvent ainsi dévastés?
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ZEC, Safet
Cette scène me rappelle mes visites clandestines chez ma grand-mère maternelle. Bien que pauvre, souvent, elle avait de la soupe au feu, et une tarte au four. Si j'avais le malheur de manger trop vite mon morceau, elle concluait rapidement que j'avais encore faim et elle m'en redonnait... À chaque visite, on pouvait lire la joie sur son visage alors qu'elle s'affairait à dresser la table. Et tout était bon. J'ai beaucoup apprécié ces visites où nous avions le temps de partager... Elle était d'un naturel généreux et très expressive. Elle aimait bien rire. Elle avait un faible pour ses enfants adultes les plus troublés qui, sans vergogne, venait la dérober de ses économies. Ils en avaient plus besoin qu'elle, disait-elle, sans rancune. Vers la fin de sa vie, elle devint paralysée et ne pu plus parler, ni nous serrer dans ses bras. Afin de nous signifier sa joie et son affection, elle nous mordait (sans dent) la main. Jusqu'à la fin, ses yeux bleus furent pétillants et animés. C'était de l'amour, inconditionnel et bienveillant.
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ZDRALE, Zack
Cette image est puissante. Se battre. Bien que je sois une femme, j'ai été entraînée très jeune à l'idée de me battre pour défendre ma vie. Je n'ai pas reçu d'entraînement formel, mais mon père tenait à ce qu'on ait le sentiment de pouvoir nous défendre nous-mêmes si en situation de désavantage. Il m'a déjà dit que si une femme voulait, elle pouvait toujours se soustraire à une attaque et pour soutenir ses propos, il me retenait dans une position ne me permettant pas de bouger jusqu'à ce que l'épuisement, la peur et le désespoir me gagnent... et parfois au-delà, jusqu'à ce que je sentes se transformer l'énergie en moi dans une intention froide et puissante: me libérer sans riposte. Le jour où j'y suis parvenue, il n'y eût plus ce jeu. Bien intentionné, mais inapproprié, maladroit et sans méthode. C'est beaucoup plus tard que je me suis intéressée à la discipline physique et au rapport d'énergie comme dans le Tai Chi ou le Wing Chun car le goût de me battre défensivement ne m'a jamais quittée. C'est très différent de se battre pour sa supériorité, pour maintenir son pouvoir en place, ou comme rite de passage nécessaire dans le monde des hommes...
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ZACCHI, Jean-Marie
Marine marchande. Je portes dans mon souvenir la mémoire d'un personnage attachant et unique qui avait fait de la marine marchande son domaine. Ingénieur sur les bateaux, sa vie était faite de contrastes - vie de solitaire dans un univers étroit d'hommes à bord et vie extrême dans les bras de toutes les femmes qui voulaient bien de lui... pour un prix... à terre. Voyageur et buveur aguerri, il avait visité plusieurs fois les ports et les pubs de la planète. Lucide, il a senti un jour l'obligation de se créer un pied-à-terre, lui permettant de se sentir citoyen de quelque part, impliqué dans des rapports normaux au sein d'un réseau amical fait d'hommes et de femmes, loin des extrêmes. Ainsi, il a mené sa vie tripartite pour quelques années. Un jour, il apprît que son corps ne lui laisserait plus longtemps à vivre. Il s'est désengagé de tout, a tout donné, a remeublé un nouvel appartement qu'il a laissé pratiquement dans ses emballages. Il repris un bateau et c'est en mer, assis dans l'espace étroit de sa cabine, là où il aimait lire le soir qu'on le retrouva, mort. La veillée de prière eût lieu dans son club de danseuses favori, après le rapatriement de son corps, dans la ville qu'il avait élue son foyer, dans le respect et profond recueillement de tous ceux et celles qui l'avaient aimé et bénéficié de son coeur d'or. Parmi eux, un compagnon de voyage inséparable dont il avait toujours refusé de nous présenter pour sa loyauté aux excès: bouille sympathique, même rire, même bonhommie directe, même vie tripartite. Ce frère de sang mourût quatre mois plus tard, le coeur brisé, dans les mêmes conditions. Il n'y eût pas de nuitée funéraire. Il n'y a plus eu que l'impression chétive d'entendre le ressac sur la coque, ou était-ce les battements tristes de notre coeur?
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WISE, Marie
La première voiture de mon père fut d'un modèle semblable, mais bleu poudre. Ce fut la première d'une ribambelle de grandes ritulantes spectaculaires. Tous ces modèles ont flatté son ego, au même titre que les robes pour ma mère. Ne désirant pas abandonner son portefeuille à sa coquetterie, il a toujours choisi des modèles seconde main, pour une fraction de la valeur du clef-en-main chez les concessionnaires. Il se plaignait que ma mère ne sache faire de même! Il a toujours mis de l'emphase sur la planification intelligente. Hormis les allées-retour au boulot, ce sont lors des excursions du dimanche que ses voitures ont roulé le plus souvent. Dû à l'âge, à un problème congénital aux yeux qui s'est détérioré gravement ces dernières années, il s'apprête à redevenir un strict passager. Une étape de plus pour le rendre à la poussière. Deux grandes fins difficile à dissocier. Difficile.
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